2ème édition du Marché Médiéval de Arbor Living History. Avec l’expérience du premier, et les nouvelles fantaisies inéluctables de tout évènement Médiéval.
Audrey et Yann, les organisateurs, ont à nouveau fait appel à la Garde pour animer la fête et – surtout! – la caisse de l’entrée. Si le premier mot de passe fut « courgette », les suivants se sont enchaînés sans logique apparente.
Nous avons participé également dès l’ouverture à un jeu des plus ludique: « Le téléphone arabe des directives impromptues ». Nous avons donc identifié les artisans en premier lieu par la tête du client (ou du vendeur), et ensuite par un bracelet qui n’a jamais existé, et finalement par une perle verte et jaune et « comment je fais si je suis daltonien? ». Suite à ça, nous avons payé les consignes de nos verres. Puis non. Puis de nouveau. Quand à l’utilisation de la scène, elle se fit tantôt en musique, ou sans musique, ou malgré la musique, avec micro, sans micro, avec micro fictif et en criant très fort. J’en rirais encore s’il me restait de la voix.
Je serais tenté de dire qu’il nous a fallu prendre nos marques, mais en réalité, on se sentait comme à la maison. Très vite, nous avons largement démontré aux visiteurs que nous n’allions pas leur rendre la vie facile, ni à l’entrée, ni durant leur séjour.
Alors que la matinée était largement dédiée à la mise en place d’une ambiance festive et à la présentation de notre matériel, sans mettre les doigts sur la lame, l’après-midi a été bien plus active en terme de spectacle.
Le conte animé aura succédé au combat et réciproquement pour le plaisir des petits et des grands. Avec les prestations d’autres groupes comme les Gardiens du Fleuve et l’ELAA, les visiteurs en auront eu plein les yeux.
Comme chaque fin de journée devenait un peu triste alors que le terme approchait, les organisateurs ont eu la brillante idée de recruter la Garde pour « escorter diplomatiquement » les gentils trainards vers la sortie à coup d’autolaveuse et de hurlements gutturaux.
Heureusement, tout est bien qui fini à l’apéro et ce Marché n’aura pas fait exception. Dans le respect des traditions les plus sacrées, comme la PLUIE, qui a eu la charmante gentillesse de nous accompagner ENCORE pour le rangement.
L’Histoire de ne se répète pas, mais ses rendez-vous se ressemblent »
Gabriel de Broglie
Voici les quelques Dates intéressantes où vous aurez l’occasion de croiser la Garde du Mont-Gibloux cette année. Attention ça commence fort le week-end prochain déjà! Vous trouverez plus d’informations pour chacun de ces évènements dans notre rubrique « calendrier »
9-10 Mars : Marché Médiéval, Viking et Fantastique de Fribourg
27-28 Avril: Fête Médiévale et Pirate de l’Eveil de la Bâtiaz – Martigny
6 Juillet: Fête Médiévale de la Tour de la Molière – Murist
21 septembre: Tournoi du Grand Cerf Blanc
Bien entendu, d’autres dates pourraient s’ajouter à cette liste durant l’année. Comptez sur nous pour vous en aviser promptement!
Il était une fois, dans un temps lointain qu’on appelait le Moyen-âge, un seigneur puissant et fort bien armé qui vivait sur les versans d’un Mont majestueux que l’on nommait le Mont-Gibloux. Ce seigneur avait pour nom Rufus.
Rufus possédait de nombreuses terres, et il passait beaucoup de son temps à légiférer pour ses sujets depuis son château, à Vaulruz. Cependant, lorsqu’il en avait l’occasion, il quittait sa charge et sa responsabilité et se cachant sous une grande cape de couleur forestière et en se parrant d’une paire de bois de cerf afin de parcourir ni vu ni connu, les sentiers de sa bien-aimée montagne.
Or, une année qui fut particulièrement dure, il décida qu’à Noël il n’utiliserait pas son trésor pour festoyer. Il donna congé à la majeure partie des Gardes de son château, et s’en alla pour une de ses promenades secrètes au cœur du Mont-Gibloux.
Mais, alors qu’il marchait depuis plusieures heures déjà, il tomba nez à nez avec un bûcheron qui le pris pour un cerf. Rufus demanda alors « Pourquoi travail-tu encore alors que c’est Noël? Ne devrais-tu pas poser ta hache comme les autres et te reposer? » Le bûcheron qui fut d’abord surpris de voir un cerf parler mais qui ne voulait pas être impoli répondit: « Beau cervidé, je suis un travailleur, point un faignant. Je ne peux m’arrêter quand d’autres se reposent alors qu’il reste tant de travail. L’année a été difficile. Il reste beaucoup à faire » Rufus répondit. « Écoute-moi et si personne ne t’attends ce soir, rends-toi au Château de Vaulruz et attend ma venue. Il y aura là-bas un travail qui devrait te combler. Et si tu connais d’autres bourreaux de travail dans ton genre, n’ait crainte de les y convier. Le bûcheron, qui pensait toujours parler à un cerf – et on ne désobéit pas aux créatures magiques du Mont-Gibloux- mis sa hache sur son épaule et pris alors la route.
Un peu plus tard, Rufus arriva par hasard dans une petite bourgade fermière des plus miteuse. Les habitants sortirent de leur maison pour voir quel était cet étrange animal. Rufus demande à haute voix: « Ou est la joie et la festivité? Ou sont les décoration et les victuailles propres au temps des fêtes? » Un homme qui paraissait être le chef du village répondit alors: « Nous sommes pauvres, ami Cerf. Noël n’est pas un jour différent des autres pour nous. Nous n’avons qu’un peu de pain et d’eau et devrons nous en contenter. Nous n’avons que la solidarité pour nous tenir chaud » Rufus retorqua: « Écoutez-moi et si cet endroit n’a rien à vous offrir, rendez-vous au Château de Vaulruz et attend ma venue. Il y aura là-bas de quoi redonner un sens à votre vie. Et si vous connaissez d’autres misereux du même acabit, n’ayez crainte de les y convier. Les Villageois, qui pensaient toujours parler à un cerf – et on ne désobéit pas aux créatures magiques du Mont-Gibloux- enfilèrent leurs capes et se mirent en route.
Les pas de Rufus le menèrent ensuite à croiser la route d’une caravane de voyageurs. Festifs et enjoués mais toujours sur la route. Rufus demanda: « Ne serait-il pas temps de poser vos sacs quelque part pour fêter Noël et se sentir chez soi? » Une voyageuse qui paraissait être la matriarche répondit alors: « Joli animal, nous sommes des étrangers. Les gens tolèrent notre passage mais ne nous accueillent pas chez eux. Le Mont-Gibloux et ses habitants craignent ceux qui sont différents et qui viennent de trop loin. » Rufus s’offusqua « Vous faites d’une exception une généralité. Écoutez-moi et vu que rien ne vous lie à ce lieu, rendez-vous au Château de Vaulruz et attendez ma venue. Il y aura là-bas de bonnes raisons de s’y poser. Et si vous connaissez d’autres etrangers en manque de foyer, prenez-les avec vous. La matriarche, qui pensait toujours parler à un cerf – et on ne désobéit pas aux créatures magiques du Mont-Gibloux- épaula son baluchon et fit avancer son convoi.
Rufus rentra alors au château de Vaulruz et lorsqu’il y arriva, trouva toute une troupe d’artisans, de paysans et de voyageur devant les portes, que les Gardes ne laissaient pas entrer. Rufus traversa la foule qui s’ecarta à son arrivée et devoila alors son identité véritable. Le capitaine de la Garde qui etait de service en ce soir de Noël le salua et dit alors: « Monseigneur, ces gens veulent entrer. Ils disent qu’un cerf les y a invité. Mais nous ne pouvons les laisser venir dans le château. « Et pourquoi donc? » Demanda Rufus « Les artisans ne font que travailler, et ils s’offusquent sans cesse que chacun ne partagent pas leur labeur. Les paysans sont pauvres et n’ont rien d’autre à nous apporter que des bouches à nourrir. Les étrangers sont trop différents et ils vont dénaturer notre culture. Et puis…. aucun n’est combattant et c’est de guerriers dont nous avons besoin. » Rufus réfléchit. Il pris ensuite la parole et annonça à tous. « Vous avez tous des valeurs. L’artisant glorifie le travail. L’humble glorifie la solidarité Le voyageur glorifie la liberté Le guerrier glorifie la discipline militaire. Chacune de ces valeurs à sa place sur le Mont-Gibloux. Mais pour cohabiter, nous devrons apprendre à les appliquer à nous-mêmes sans les imposer aux autres. Et si, en ce jour de Noël, vous acceptez de faire cet effort, je vous ouvrirais les portes de mon château et il sera vôtre. Alors que l’artisan nous construise une grande table. Que le fermier ouvre le cellier et nous prépare un banquet Que les voyageurs nous emmènent dans leurs aventures et leur musique. Que les soldats veillent sur nous…. mais n’oublient pas de trinquer et festoyer.
Ainsi vous serez tous la Garde du Mont-Gibloux, pour Noël et pour tous les jours de l’année.
Vous ne connaissez pas les Gardes? Nous allons vous les présenter.
Et pour ce troisième entretien, c’est Maxime qui sera notre interlocuteur. Vous allez le découvrir, sous ses airs de combattants pugnace, il cache un cœur tendre et des idéaux variés.
Hérault: Salut Maxime. Peux-tu nous raconter en quelques mots comment tu as été amené à rejoindre la Garde?
Maxime: C’était en 2011, l’association était encore toute jeune (ça va bien, moi aussi). C’était un camarade de classe de l’apprentissage, déjà membre de l’association (Ludo) qui m’avait proposé de venir pour essayer.
Et, comme beaucoup de gens de ma génération, j’avais grandi avec les films du seigneur des anneaux. Donc pouvoir rejoindre une association médiévale, mais aussi fantastique, c’était sûr que ça allait me plaire.
Hérault: Fantastique ? Mais… je croyais que tu faisais de l’histo? (historique = reconstitution)
Aurais-je mal compris ?
Maxime: Alors, je serai bien présomptueux de dire que je fais de l’histo. Je suis assez fier de mes costumes et de mon équipement, mais il n’y a pas derrière la recherche qui permettrait de se rapprocher au mieux des connaissances historiques actuelles. En côtoyant de nombreux passionnés, on apprend beaucoup de choses sur le Moyen-âge et l’histoire de l’Europe, et je me fais plaisir de partager ce savoir. Mais je ne prétends pas être rigoureusement historique.
Hérault: Tu nous as évoqué ton costume. Qu’en est-il du combat? Quelle est ton approche ?
Hors Interview: « Alors j’ai très envie de faire plein de citation de OSS117 du genre « J’aime me battre », mais on va éviter
Maxime: Je perçois personnellement le combat – je préfère le terme « escrime » – de 3 manières :
– Déjà l’art martial, l’apprentissage du maniement de l’épée (entre autres). D’ailleurs, une des racines possibles d’escrime est le bas francique « Skirmjan » : se défendre. C’est là même l’essence principale de cette pratique.
– Le côté historique. Un des objectifs lorsque l’on pratique les Arts Martiaux Historiques Européens (abrégé AMHE) est de pouvoir faire renaître la pratique d’un art martial occidental qui a été oublié (en tout cas en partie). Aussi, j’apprécie d’apprendre les anecdotes sur les Maîtres d’arme de l’époque.
– Et l’approche artistique, plus proche du théâtre ou de la danse, car tout est connu et prévu à l’avance. Cela permet de pouvoir mettre en pratique les techniques que l’on a apprises tout en offrant la possibilité de le mettre sous forme de spectacle. C’est pour moi l’aboutissement de cette pratique.
J’ajouterai aussi avoir pu pratiquer le sparring, ou combat libre (avec protection, cela va de soi). Une expérience qui permet de se rendre compte de la difficulté de l’utilisation de l’épée et de ses techniques dans la pratique
Hérault: Voilà ce que j’appelle une réponse complète.. et pourtant..
Tu n’as pas évoqué le tir à l’arc. Le vois-tu aussi comme une discipline liée au combat ? Comment gères-tu ces deux aspects en tant que Maréchal ?
…. d’ailleurs…. comment vois-tu cette fonction de Maréchal ?
Oui je sais ça fait beaucoup de questions. Mais j’entends d’ici les Gardes trépigner d’envie d’en savoir plus.
Maxime: Je ne suis pas archer, même si j’en ai fait un petit peu.
Il faut noter que je ne suis pas le maréchal, mais un maréchal. Et en l’occurrence, le maréchal responsable de l’archerie est Marc ( n.d.l.r.: Chassot )
Il y a des gens qui ne sont intéressés que par l’escrime, d’autres que par l’archerie, et encore d’autres par les deux.
On veut pas empêcher qui que ce soit de profiter de l’un ou de l’autre. Tout le monde est libre de venir aux entraînements pour participer à l’un ou l’autre ou à l’un puis l’autre.
Et finalement, j’aimerais dire qu’on est une équipe de maréchaux (Aude, Laurent, Hugo, Kolia, Marc et moi). Et nous allons travailler ensemble pour pouvoir fournir les meilleurs entraînements possibles.
Hérault: Finalement? Que nenni. C’est moi qui décide quand c’est fini.
Alors finalement…
… que dirais-tu aux gens pour leur donner envie de venir s’entraîner avec vous?
Maxime: Qu’ils sont et seront toujours les bienvenus ! Que ce soit pour participer régulièrement ou bien juste pour essayer ou même regarder.
Le Valais est un canton qui nous est cher et nous nous y rendons souvent. Cela est probablement dû à nos nombreux amis qui s’y trouvent et qui nous y accueillent toujours avec une hospitalité exemplaire.
On ne peut s’empêcher de noter les similitudes criantes d’ailleurs entre cette belle région et une autre que nous affectionnons: l’Ecosse.
Si bien sûr vous avez immédiatement pensé aux clichés sur l’alcool (vous êtes méchants), ou encore à l’indéniable esprit indépendantiste, dans le cas qui nous occupe nous nous concentrerons sur un élément plus primaire: le climat.
Sortez les parapluies. On part en Valais.
On part y allumer du feu en plus. Comment imaginer plus contradictoire?
Le festival Lumina était pourtant sacrément nécessaire par ces temps maussades. Et les saltimbanques de la Gardes étaient fiers d’y contribuer.
Nous y étions attendu pour travailler en collaboration avec de vieilles connaissances : Les Flammes de Sédune. Et nous n’avons pas été déçus, car ce fut un réel plaisir de flamber à leurs côtés comme au bon vieux temps.
Certains auraient tendance à évoquer des conditions incertaines. Nous les avons trouvé tout à fait stables et habituelles. Nous avons géré le froid et l’humidité avec courage, détermination, raclette et vin chaud. Comme quoi le Valais a des ressources à proposer pour surmonter les tracas de la météo.
La Garde s’en est ressortie grandie. Par de nouveaux souvenirs, de nouveaux amis (et renforts de dernières minutes) et de nouvelles compétences. Ainsi, nous avons désormais crée le poste à haute responsabilité de « Potiche ». Aussi connu sous le nom de « support à drapeau » ou encore « râtelier pour les trucs que l’on a pas envie de porter tout le temps ».
On est revenu tout trempés, certes… Mais sans tomber en panne sur l’autoroute cette fois-ci. Il faut savoir trouver le bonheur dans les petites choses.
Il semblerait que la saison prochaine, la Garde choisisse l’option « plongée » pour diversifier ses activités.
Et si les fêtes médiévales vont en diminuant, l’activité de la Garde se maintient. Il faut parfois chevaucher nos destriers d’acier pour trouver de quoi se mettre sous la dent, mais le week-end dernier, la pêche a été bonne.
Note du rédacteur: afin de rester fidèle à la narration des quelques personnes qui nous ont rapporté leurs exploits, ne vous étonnez pas de voir apparaître le suffixe -esque de façon inattendue à la fin de certains mots. Notre Maréchal aime à créer des adjectifs « Tolkienesques » dès que l’occasion se présente.
Un groupe de Gardes du Mont-Gibloux s’est rendu à Conthey afin de participer à l’animation de la Nuit des Musées. Et si c’est surtout la combatesque que nous avons emmené comme présentation principale, c’est une équipe pluridisciplinaire qui a fait le déplacement.
Il a fait froid. Cela étant, il y avait du vin chaud.
Ou plutôt du thé chaud avec du vin au début. Ce sont des choses qui arrivent. Et ça marche pareil.
Les présentations escrimesques n’ont pas attendu la tombée de la nuit pour commencer. Le fracas des lames a vite attiré le public et les tentatives de la Greffière de déstabiliser le chef mat n’ont pas entamé sa fougue et sa combativité.
… mais il est quand même allé recompter les sardines. Au cas où.
Finalement, nos Gardes du Mont-Gibloux Gibloux ont partagé une soirée mémorable sous le signe de la bonne ambiancesque.
Nous avons même eu l’immense privilège de profiter d’une visite au flambeau du Bourg et ce fut magique.
Bichonnés et dorlotés par des organisateurs en or, les Gardes sont rentrés à la maison pleins de souvenirs et de…. Joiesque. (Sérieusement… il a vraiment dit « Joiesque ». Désolé)
La fête de Samain est moins connue que celles qui lui ont succédé, que sont La Toussaint et Halloween. Mais l’origine de ce mythe est à chercher dans les mêmes croyances antiques. Celles qui disent qu’au 1er novembre de chaque année, le monde des vivants est au plus proche de celui des esprits.
Il convient donc de se montrer exemplaires à Samain, car l’on est observé par les habitants de l’autre monde. C’est aussi le moment rêvé pour leur parler et leur transmettre nos pensées.
Samain, c’est le nouvel-an Celtique, c’est la période où l’on se retrouve et où l’on l’on célèbre dans la paix, la fin de l’été et le déclin du Soleil. Les Druides allumaient un grand feu, et les diverses familles du village venaient prendre un peu de ce feu pour le ramener dans leur maison et la chauffer l’hiver durant.
Depuis les toutes premières années de son existence, la Garde a fêté Samain et a accompli son traditionnel pèlerinage jusqu’à la fontaine à Catillon, au sommet du Mont-Gibloux.
2023 n’aura pas fait exception et une troupe de Gardes hardis se sont réunis à Villarlod pour une sacrée agape pas piquée des Cucards, comme dirait Cyrielle. (enfin presque)
Le départ du pèlerinage aura été quelque peu retardé, pour permettre aux derniers courageux de nous rejoindre. Mais comme le comité avait bien traîné pour sa séance du matin, les préparatifs de la salle n’étaient pas tellement avancés, et ce retard a bien arrangé tout le monde.
Vous vous dites peut-être que si les séances du comité durent si long, c’est parce qu’ils travaillent dur? Oui. Aussi.
Mais c’est surtout parce qu’on rit. Beaucoup.
La journée s’est déroulée dans la douceur et sans fausses notes, malgré les quelques guêpes qui voulaient aussi être de la fête. Le caissier les aura vite recadré, car elles n’ont pas payé de cotisation.
La surprise la plus mémorable arriva le soir. L’équipe cuisine a mis les petits plats dans les grands. Il fallait « marquer le coup », alors c’est un fameux banquet qu’elle nous a préparé. Tant visuellement que gustativement, on ne s’en est pas encore remis.
Il y’a aussi à Samain quelques petites traditions toutes particulières, comme les bougies apportées par chacun d’entre nous pour rappeler le feu des druides. Il y’en a d’autres encore dont nous ne vous parlerons pas ici. Il faudra que vous deveniez l’un des nôtres pour en savoir plus.
Au bilan final de ce week-end ? Beaucoup de plaisir et d’émotions. Une occasion de se débarrasser de nos vieux fardeaux pour repartir pour une nouvelle année (celtique) sur de bonnes bases saines.
Et pour votre information : la fête de Samain commence 3 jours avant le 1er novembre et s’achève 3 jours après. Restez vigilants et exemplaires encore un moment.
Vous ne connaissez pas les Gardes? Nous allons vous les présenter.
Et pour ce second entretien, partons à le rencontre d’Aurélie, qui portera à vos oreilles et vos yeux, de merveilleux contes qui vous feront voyager dans des mondes incroyables.
Herault :Salut Aurélie.Peux-tu me dire depuis combien de temps tu es membre de la Garde et comment ton chemin t’as amené dans cette voie?
Aurélie : Bonne question ?… alors en 2013 (après avoir regardé sur le site héhé).Je me suis retrouvée sur le tournage de Sombrebois après avoir suivi Laurent, qui avait participé à quelques entraînements grâce à René. Quelle activité, pour une première! Je dois dire que Laurent m’avait un peu poussé à y participer…et je ne l’ai pas regretté. Costumes, rigolades, feu de bois & de belles rencontres…wahou!
Hérault: Ce tournage t’a-t-il donné une image précise de la Garde et de ce que tu voulais y faire? Comment as-tu découvert les autres activités ?
Aurélie: Je n’ai pas vraiment eu d’image précise de la garde à ce moment-là, mais j’ai plutôt ressenti son énergie, son ambiance,… J’ai découvert les activités de la garde plus tard, à force de participer aux fêtes médiévales et aux activités. J’ai commencé par participer à un entraînement d’épée, mais c’est le tir à l’arc qui m’a rapidement attiré. Puis, j’ai participé à un petit atelier théâtre animé par Gaëlle, c’est elle qui m’a soufflé l’idée des contes. J’ai aussi fait partie de la première équipe cuisine (en ajoutant des ingrédients à l’oeil avec David dans le dos d’Alexandre qui suivait scrupuleusement la recette…et en ne pouvant pas servir les tartes aux fruits envahies de fourmis ?).
Herault: est-ce que les contes que tu raconte sont…. conventionnels?
Aurélie : Je dirais que les contes le sont, dans le sens où ils suivent la trame du conte…. mais il y a des intervenants, qui jouent certains personnages du conte, qui le rendent bien moins « conventionnel »! Ils interviennent à chaque fois d’une manière différente: c’est presque chaque fois une surprise et le conte (et la conteuse) doivent alors rebondir. Le conte prend alors une tournure différentes à chaque représentation avec un saucisson magique (à la place d’une pierre), un chevalier qui sort d’un buisson et les innombrables jeux de mots.Bref on garde l’univers du conte, avec une touche que seuls les gardes peuvent donner.
Hérault : Comment vois-tu la Garde pour les années à venir ? Et que dirais-tu à quelqu’un pour le convaincre de se joindre à nous?
Aurélie: J’ai du réfléchir un moment pour pouvoir y répondre… Je dirais une garde qui se construit sur les bases « simples » qui nous rassemblent tous. Je pense souvent à la fête de Samaïn: une petite cabane sans confort, où on se serre un peu pour que chacun ait une place, un feu, les bougies sur le bord de la fenêtre…rien d’incroyable en soi, mais l’empreinte de la garde y ressort particulièrement. En tous cas, l’empreinte que j’affectionne personnellement ;-)Pour la 2e question, je dirais juste: viens essayer, découvrir les activités que l’on propose, rencontrer les gardes…Rien d’autre. Je préfère que la personne découvre notre troupe par elle-même. A elle de voir si cela lui correspond.
Certains le savent peut-être déjà, notre Association est à un tournant de son histoire. Après 13 ans d’existence, et le passage de très nombreuses personnes de valeur dans nos rangs, une profonde mutation a commencé.
Alors qu’à la création de la Garde, nous n’étions qu’une poignée, jeunes et déterminés, notre nombre a considérablement augmenté. Bien que nous ayons frôlé les 50 membres, la vie de beaucoup d’entre nous a elle aussi évolué. Vie de famille, vie professionnelle, déménagements…. Tous ces éléments accumulés ont fait que la capacité d’investissement de chacun a été bien chamboulée.
Ces différences de disponibilité ont toujours existé au sein de la Garde, tout comme elles existent dans toute association ou club sportif. Mais avec le temps, le fossé s’est creusé et est devenu plus difficile à supporter au quotidien et dans l’organisation de nos activités. Après quelques situations tendues et des assemblées très animées et très émotionnelles, des mesures ont été mises en place pour tenter d’apaiser les esprits. Nous étions conscients cependant que les divergences d’objectifs qui existaient entre les gens seraient difficiles à concilier à long terme.
Pour cette raison, l’assemblée générale, bien que s’étant prononcée en faveur de la continuation, s’est également engagée à offrir son soutien à tout groupe de membres souhaitant construire une nouvelle association avec des buts et objectifs qui seraient plus en phase avec leurs besoins et aspirations.
C’est donc dans l’esprit de cet engagement qu’un groupe de Gardes du Mont-Gibloux a pris la décision de fonder « L’Âme de la Forge ». Cette nouvelle association est née le 1er août 2023 sur la face Nord du Mont-Gibloux et elle s’apprête à faire partie intégrante du monde médiéval de notre région. Nous ne pouvons que vous encourager à aller à leur rencontre et faire connaissance avec leurs membres et leur buts. Nul doute que chaque médiéviste trouvera chaussure à son pied dans la diversité des troupes désormais existantes dans notre région.
Et la Garde? Elle va continuer son chemin. On ne peut nier que celui-ci sera forcément différent. Il n’est pas impossible que notre calendrier et nos activités évoluent un peu en conséquence. Mais nos priorités sont claires. Pas le prestige. Pas la réputation. Pas l’apparence. Mais les Gardes du Mont-Gibloux. Et leur plaisir lors de nos activités.
« Pour être heureux dans la vie, il faut simplement laisser venir ce qui vient, et laisser partir ce qui s’en va. »
C’est peut-être la fête Médiévale la plus importante de Suisse. C’était en tout les cas l’évènement le plus attendu par les Gardes du Mont-Gibloux.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en terme de rebondissements, cette expédition aura été l’une des plus mémorables que la Garde du Mont-Gibloux aura connu en 13 ans d’existence.
Tout commença jeudi soir 6 juillet, par le chargement de la superbe camionnette de location que notre responsable évènementiel nous avait organisé pour l’occasion. La Garde n’avait pas l’habitude de tant de place, mais il faut bien avouer que cette option fût confortable. Nous ne savions pas encore alors, que Murphy allait nous faire payer cher notre quête de la facilité. Mais cette histoire viendra plus tard.
Le lendemain, c’est plein d’attentes et de fougue que les Gardes les plus hardis (en fait, ceux qui ont réussi à prendre congé) se sont réunis aux différents points de ralliement pour s’embarquer ensuite pour 2 heures de convoi jusque dans le Jurrrra.
Après avoir tristement manqué le restauroute du Grauholz pour finalement faire une pause sur une aire de repos sans machine à café, nous arrivâmes alors à Saint-Ursanne, se sentant tels de fiers guerriers venant au secours de la veuve et de l’orphelin. Peut-être avions-nous oublié un peu vite qu’il restait un campement à monter.
On pourra dire sans nul doute que le montage fut rondement mené et efficace. Nous eûmes alors un petit aperçu des conditions climatiques qui allaient nous accompagner le week-end durant. Sans attendre, Nous dégainâmes les tubes de crème solaire et les maillots de bains pour tenter de supporter au mieux l’agressivité de ce cher Soleil dont nous avons l’habitude de pleurer l’absence dans d’autres fêtes.
On notera pour l’anecdote un sympathique orage dans la nuit de vendredi à samedi, qui n’aura endommagé que la qualité de notre sommeil. – Eh bien ! Heureusement que ça arrive au début de la fête et pas à la fin !- Ah oui ? Nous verrons ça.
La fête s’est ouverte et les choses sérieuses ont commencé. Les organisateurs de la fête Médiévale de Saint-Ursanne nous avaient laissé une grande souplesse dans la gestion de nos activités. Aussi nous avions à cœur de ne pas les décevoir. Les défilés des Gardes s’enchainèrent durant tous le week-end, agrémentés de combats, de danse et de feu. Nous devions nous surpasser, car le public était bouillant.
Le campement de la Garde n’était pas en retard, d’ailleurs. Car s’il était un peu décentré de la ville, cela n’a pas empêché la populace de trouver le chemin. « Vous devez avoir chaud », dirent-ils en mangeant leur sorbet. Merci pour le scoop chers visiteurs. Que diriez-vous d’une petite joute amicale à la bâtarde ? Le gagnant mange la glace.
Je plaisante. Vous fûtes un public formidable, et les échanges avec vous étaient un plaisir.
L’équipe cuisine a régalé les papilles des visiteurs et des Gardes avec des recettes succulentes en démonstration. Il faut en vouloir pour allumer un feu par des températures pareilles. Mais nos cuistots sont des machines de guerre.
La laine fut lavée, cardée et filée pour enrichir les connaissance d’un public avide de savoir.
Et ainsi le week-end s’écoula, heures après heures, minutes après minutes, litres de sueur après litres de sueur. Le ballet des Gardes du Mont-Gibloux vers le Doubs pour se rafraichir laisse penser que les poissons ont probablement pris un accent Fribourgeois depuis lors… Mais c’était une étape indispensable pour tenir la distance des animations et des démonstrations.
Samedi soir, devait se tenir le traditionnel défilé aux flambeaux. Un moment toujours spécial, qui commence habituellement en retard. 2023 ne fit pas exception. L’intervention d’une ambulance sur la fête augmenta encore le phénomène. Aussi, les équipes sur places nous informèrent que « d’habitude on est en retard, mais là ce sera pire ». Cependant, l’attente en valait la chandelle. De mémoire de Garde, jamais notre équipe pyrotechnique n’a offert aux visiteurs un spectacle aussi grandiose. Tous les Gardes présents se sont impliqués pour soutenir les cracheurs et jongleurs avec un système de ravitaillement tellement efficace, que le stock de pétrole fut épuisé au ¾ du parcours. Si bien que les photos qui furent publiées sur les réseaux dans les heures qui suivirent firent la part belle à notre équipe d’artistes.
La journée de dimanche fut caniculaire et un tout petit peu moins fréquentée. Cela n’enleva en rien le plaisir de se produire aussi souvent que possible. Nous sentions avec un peu de tristesse arriver l’heure de la fin, mais nous avions eu l’occasion de remplir notre sac à souvenirs sans retenue.
C’est alors que les choses se gâtèrent.
La descente aux enfers…
… et je ne parle pas du charmant petit village Jurassien qui porte ce nom (Les Enfers)
Alors que l’heure H où nous étions en droit d’entamer le démontage approchait à grand pas, la loi de Murphy décida de venir nous rappeler à son bon souvenir.
Après avoir passé toute une fête à des températures caniculaires, il semble que notre destin était de se faire cordialement rincer par la pluie 5 min avant l’heure de démontage prévue. Ainsi, la plupart de nos toiles furent absolument détrempées et nous dûmes alors activer le plan « séchage ».
L’agriculteur qui nous a gracieusement proposé d’utiliser ses locaux dans ce but nous rappela en passant que « vous auriez peut-être dû aller à la messe de dimanche matin ». Il ne croyait pas si bien dire.
Qu’importe, il en faut plus pour décourager un Garde du Mont-Gibloux. Démontage et chargement, tout s’est enchaîné avec pas mal d’efficacité et quelques coups de gueules. Les Gardes peuvent aussi perdre patience avec la fatigue, mais fort heureusement, ils savent rester malgré tout soudés.
Enfin les véhicules furent chargés et un sentiment de libération régnait alors.
« Hey cette fois on s’arrêtera au GrauHolz, hein ? hahaha »
Parfois, l’humour des Gardes va trop loin.
Une heure de route plus tard, une alerte moteur pousse le convoi à l’arrêt…. Au Grauholz. On a un mécano dans l’équipe. Pas d’inquiétude, il va trouver le problème.
Le trouver ? oui. Le réparer ? ah ben il va falloir changer la pièce. Le TCS est appelé, l’attente commence.
« Ouf qu’on est au GrauHolz, on va pouvoir manger un truc ».
Certes, mais pas trop longtemps car contre toute attente, le TCS arrivera bien vite pour nous aider. Changement de la pièce, redémarrage du moteur. Tout roule, on charge les gens et on y croit ! Justine écrira même un message avec des feu d’artifice « on est reparti ! ».
C’était sans compter sur Murphy et son infatigable ténacité. Quelques kilomètres à peine, et voilà à nouveau le moteur qui lâche. Sur la bande d’arrêt d’urgence cette fois. Pas de réparation possible, il faudra remorquer.
Ça commence à faire beaucoup pour des Gardes déjà éprouvés par un week-end monstrueux. Des coups de téléphone dans tous les sens. L’agriculteur qui confirme que « vous auriez VRAIMENT dû aller à la Messe ». Des Gardes qui viennent depuis un peu partout pour porter secours au malheureux convoi…. Un énorme engagement fût nécessaire pour offrir aux gens la possibilité d’un peu de repos. Car si la troupe est Fribourgeoise, plusieurs de nos courageux guerriers viennent du Valais et l’heure de leur retour fut proprement indécente.
Séchage improvisé
J’aimerais remercier avec une intensité inédite cette équipe qui a traversé chacun des cercles de l’enfer pour que le matériel et les Gardes soient préservés au mieux qu’il est possible.
Kitty qui a fait chauffeur-Interprète. Mick qui a considérablement fait gagner du temps au TCS grâce à ses compétences mécaniques. Gaëtan qui a veillé à la sécurité de chacun, Hugo qui a porté son rôle de chef mat sans faillir jusqu’au bout, Rachel qui s’est efforcé de tenir debout des Gardes au bout du rouleau, Justine qui a fait de la coordination téléphonique pour organiser autant que possible ce chaos, mais aussi tous ceux qui ont porté, transpiré, pleuré et hurlé avec eux pour qu’on puisse finalement s’en sortir.
Merci aussi à ceux qui ont soutenu le démontage alors qu’ils n’y étaient pas inscrits, ainsi qu’à leur conjoints et familles qui ont consenti à nous les prêter encore un petit peu…
Mention spéciale aussi à Natacha, qui est venu avec son ami pour récupérer nos pauvres bougres, ainsi que Maxime qui est revenu en arrière en renonçant à du sommeil bien mérité. Merci encore à Samuel et Elodie qui se sont rendus disponibles en cas de besoin.
Le destin ne nous a pas épargné, et la cohésion des Gardes du Mont-Gibloux a été contrainte de démontrer sa résistance. Il ne nous reste plus qu’à espérer que les prochaines expéditions seront plus clémentes.